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#3 Campagne de fouilles 2022, Verdun-sur-le-Doubs (71), le Petit Chauvort

Une campagne de terrain s’est déroulée du 19 juillet au 11 août, à Verdun-sur-le-Doubs (71), sur le site du Petit Chauvort. Vingt personnes, des étudiants en archéologie accompagnés de trois archéologues du laboratoire Chrono-environnement y avaient installé leur chantier pendant quatre semaines.

Le site du Petit Chauvort est situé sur la commune de Verdun, à l’intérieur d’un large méandre de la Saône, à environ 1,2 km en aval de sa rencontre avec le Doubs et à hauteur de sa jonction avec la Dheune. Découvert de manière fortuite dans les années 1970, il a déjà fait l’objet de plusieurs sondages qui avaient notamment permis de reconnaitre le caractère aggloméré de l’occupation gauloise, qui connait son apogée entre 200 et 80 av. n. ère. Depuis 2019, l’habitat protohistorique du Petit Chauvort fait l’objet de nouvelles recherches coordonnées par Matthieu Thivet, ingénieur de recherche à l’Université de Franche-Comté, (Laboratoire Chrono-environnement) et Emilie Dubreucq (EVEHA, chercheure associée LCE), qui vise à la compréhension des dynamiques de peuplement et des mécanismes d’organisation territoriale au cours de l’Âge du Fer dans un secteur clé : à la rencontre de deux cours d’eau navigables.

La campagne 2022 avait pour objectifs de sonder des secteurs inédits ou méconnus du site, à l’aplomb d’anomalies repérées par prospections géophysiques :

Fig 1. Vue d’ensemble du secteur présentant des systèmes d’enclos fossoyés (Cliché par drone M. Thivet).


-  Un premier sondage d’environ 400m², implanté en périphérie méridionale de l’agglomération, a permis l’exploration d’un secteur dont la nature et la fonction reste incertaine (fig. 1.). On y rencontre des tronçons de fossés dessinant de larges enclos, à l’intérieur desquels la plupart des structures semblent pouvoir être directement rattachées à des problématiques de gestion des eaux (drains, marre, puit, etc.). On note également la présence de plusieurs trous de poteaux ainsi que d’une nuée de trous de piquets, ayant fait l’objet de prélèvement en vue d’analyses de phosphate. Les premières observations réalisées sur le mobilier mis au jour témoignent d’une occupation plus récente que le cœur aggloméré, dont les témoins les plus précoces sont rattachés à la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère. L’ensemble du secteur est abandonné au cours du Ier siècle après J.C.

-  Un deuxième sondage, d’une surface ne dépassant pas les 200 m², était destinée à la reconnaissance du quartier sud de l’agglomération du IIe et Ier siècle avant notre ère (fig. 2).

Fig. 2. Vue d’ensemble du sondage mené dans le quartier sud de l’agglomération (Cliché par drone E. Hamon).

On y rencontre notamment, en plus de fosses à comblement détritique, les imposantes fondations d’un grand bâtiment sur sablières basses qui connait deux états d’occupation.

-  Un troisième sondage a été implanté dans un secteur quasi vierge de structures archéologiques, en périphérie ouest du cœur aggloméré. Réalisé avec la collaboration de d’un géomorphologue, il avait pour principal objectif de mieux comprendre la relation entre le site archéologique et la rivière (dynamiques d’érosion et d’accrétion sédimentaires, mouvements de la Saône, etc.).

La campagne 2022 a par ailleurs été l’occasion de compléter la reconnaissance extensive de la périphérie de l’agglomération par prospection géophysique.

Sous condition de renouvèlement du programme de recherche, la fouille se poursuivra l’année prochaine par l’exploration extensive du quartier sud de l’agglomération laténienne.

Contact : Matthieu Thivet

À découvrir dans la série :
#1 Campagne de fouilles 2022 - Lyon, le Clos de la Visitation
#2 Campagne de fouilles 2022 - Sainte-Marie-aux-Mines (68), le carreau Sainte-Barbe

publié le , mis à jour le