La forêt franc-comtoise, en particulier la forêt bisontine, a lourdement souffert de son exploitation au cours des XVIIIe et XIXe siècles, entrainant une pénurie de bois sur le territoire bisontin. Que ce soit à l’échelle régionale ou nationale, les raisons de cette pénurie, décrites dans de nombreuses sources historiographiques et travaux de recherche, apparaissent comme étant complexes et multiples. Par ailleurs, à l’échelle de Besançon ces raisons semblaient jusqu’à présent liées essentiellement au bois d’architecture et au bois de chauffage. C’est pourquoi la découverte de près d’un millier de plateformes de charbonnage modernes en forêt de Chailluz a surpris puisqu’elle laisse présager une fabrication de charbon de bois marquée durant cette période, tandis que les rares textes mentionnant le charbonnage bisontin semblent dépeindre une activité plutôt épisodique. Les prémices d’une étude menée aux archives départementales, ont alors permis d’identifier et de caractériser les grands consommateurs du bois de la cité durant les XVIIIe et XIXe siècles autres que l’activité charbonnière. De plus, l’étude archéologique des places où était produit le charbon à Chailluz a permis de caractériser le charbonnage de la fin de l’époque moderne, fournissant alors l’image des peuplements forestiers du XVIIIe siècle ainsi que l’impact de cette pratique sur cette forêt et son rôle dans la pénurie de bois moderne.
Aurore Dupin est jeune docteure en archéologie et poursuit ses problématiques de recherche en anthracologie (étude des charbons de bois) en contexte paléoenvironnemental.
Le charbonnage en forêt de Chailluz depuis l’époque moderne
Petit Kursaal, Besançon
Jeudi 24 janvier 2019, 20 h
Entrée gratuite
Grand public