À l’heure actuelle il est indéniable que la santé environnementale, animale et humaine sont intimement liées. Ce constat a permis l’émergence du concept « One Health », une approche intégrative permettant de mieux appréhender et affronter les maladies émergentes à risque pandémique telles que la COVID-19. Or, les perturbations environnementales d’origine anthropique induisent des déséquilibres écologiques, eux même propices à l’émergence de maladies dans les populations sauvages. Dans ce contexte, il est notamment pertinent d’étudier les effets des pesticides sur les écosystèmes, la faune et la santé humaine.
Grâce à une bourse de thèse soutenue par les Actions transverses en appui aux défis sociétaux associée au projet PEPSAN, Pauline Bellot étudiera le « Rôle des triazoles dans les réponses de la faune à un pathogène fongique multi-résistant Aspergillus fumigatus ». Ainsi, son projet doctoral vise à améliorer la compréhension des processus et des pratiques responsables de l’émergence de résistance chez les pathogènes, en prenant l’exemple des aspergilloses chez les oiseaux et de l’utilisation des fongicides comme produits phytosanitaires. Le but est de définir les facteurs favorisant l’émergence et la diffusion de pathogènes infectieux résistants vis-à-vis de la faune et de l’homme. Les hypothèses sous-jacentes impliquent que les pesticides, et plus particulièrement les fongicides, augmentent la présence et l’occurrence de souches résistantes d’aspergillose dans l’environnement et diminue les capacités physiologiques de résistance aux stresseurs chez les animaux avec des conséquences néfastes pour la faune et l’Homme.

Cette thèse reposera sur deux grands objectifs :
1. Identifier en parallèle le degré de contamination des anthroposystèmes aux fongicides et l’occurrence de souches résistantes d’Aspergillus fumigatus dans l’environnement et chez la faune (oiseaux).
2. Étudier expérimentalement l’influence des triazoles sur la résistance aux pathogènes chez les oiseaux en testant le rôle potentiel des fongicides dans des perturbations endocriniennes et immunitaires.
Pauline Bellot réalise sa thèse au Centre d’Études Biologiques de Chizé (CEBC) au sein de l’équipe ECOPHY (2020-2023), sous la direction de Frédéric Angelier et François Brischoux. Au laboratoire Chrono-environnement où elle effectuera des séjours de recherche, elle sera co-encadrée par Clémentine Fritsch et Steffi Rocchi.
Le premier séjour de Pauline à Besançon étant annulé en raison des contraintes organisationnelles liées à la crise sanitaire, une période d’un à deux mois est à programmer au cours du 2nd semestre 2021.
Encadrants : Frédéric Angelier (Chargé de Recherche CNRS, CEBC), François Brischoux, Chargé de Recherche CNRS (CEBC) et Clémentine Fritsch (Chargé de Recherche CNRS, Chrono-environnement).
École doctorale : EUCLIDE (La Rochelle Université).
Financeurs : MITI CNRS (PEPSAN), ANSES (BIODITOX), ANR PRC (VITIBIRD)
Mail : pauline.bellot chez cebc.cnrs.fr