Rôle du sanglier et de la bryoflore dans le réseau d’interactions forestières : implications pour la coexistence des espèces ligneuses
Résumé
L’intérêt pour l’étude des peuplements mélangés en forêt est grandissant, pour les gestionnaires et les scientifiques, car ils sont souvent plus performants en termes de production et moins vulnérables face aux aléas que les peuplements purs. Cependant, le renouvellement et le maintien des peuplements mélangés est un défi majeur pour les gestionnaires à cause des différences auto-écologiques entre espèces d’arbres. Pour relever ce défi, les gestionnaires ont besoin de maitriser les mécanismes et les paramètres qui permettent la coexistence des espèces d’arbres. Selon la théorie contemporaine de la coexistence des espèces, elle est déterminée par les mécanismes (i) d’égalisation, qui réduisent la différence relative en fitness entre espèces et (ii) de stabilisation qui augmentent l’importance relative de la compétition intraspécifique vis-à-vis de la compétition interspécifique. Dans le cadre de ce projet de thèse, nous allons explorer la coexistence entre une espèce pionnière, le pin sylvestre (Pinus sylvestris), et une espèce post-pionnière, le chêne sessile (Quercus petraea) en forêt tempérée de plaine. L’objectif est d’étudier les différents mécanismes qui assurent la coexistence de ces deux espèces d’arbres en se focalisant sur le rôle en grande partie méconnu des bryophytes d’une part, et des perturbations dues aux grands ongulés sauvages d’autres part, en particulier celles dues aux sangliers. Plus particulièrement, la thèse a comme objectif de faire la part entre les interactions directes et indirectes au sein de la communauté du sous-bois (focalisé sur le triplet régénération forestière – bryophytes - sanglier) afin d’évaluer la magnitude des interactions négatives de type compétition et positives de type facilitation. La thèse se focalisera sur deux stades de développement, la germination des graines et l’installation des semis de nos deux espèces d’arbres objectifs. Le projet de thèse bénéficie du site expérimental à long-terme OPTMix (https://optmix.irstea.fr), mis en place en Forêt Domaniale d’Orléans pour étudier le fonctionnement des peuplements mélangés chêne sessile-pin sylvestre et dont les ongulés sauvages sont contrôlées par des enclos/exclos sélectifs.