Poste de maître de conférences "Biogéosciences appliquées à l’étude de la zone critique" ouvert à l’Institut de physique du globe de Paris
Ce recrutement entre dans le cadre de la nouvelle thématique de recherche « Earth System Science ». Les organismes vivants de la zone critique, fine pellicule recouvrant la surface de la Terre et s’étendant des aquifères à la basse atmosphère, interagissent avec l’air, l’eau, les sols et les roches. L’étude du fonctionnement actuel et passé de la zone critique se doit donc d’intégrer les processus biologiques. La personne recrutée devra être spécialiste des interactions entre le monde vivant et le domaine minéral au sens large, pour faire le lien entre diverses activités de recherche dévelopées à l’IPGP : géochimie des grands cycles, biogéochimie, bio- et organo-minéralisation, microbiologie et écologie microbienne. Elle devra avoir des compétences en géosciences ou en bio-éco-sciences mais devra aussi être capable d’interagir avec les chercheurs en science de la Terre pour lier les fonctions portées par le vivant et les impacts sur les constituants de la zone critique (réservoirs ou éléments). Une expertise en écologie globale, en écologie fonctionnelle ou en écophysiologie pourraient également être pertinente.
Trois types de profils seront considérés pour ce poste :
[1] Géo(micro)biologie de la zone critique. Ces dernières années, les approches de type « omics » (génomique, métagénomique, métaprotéomique) ont connu des avancées majeures qui les ont rendues incontournables pour répondre aux questions fondamentales que se posent les spécialistes de la zone critique. L’objectif sera de combiner des méthodes issues de l’écologie microbienne, avec celles des sciences de la Terre (géochimie organique et inorganique, minéralogie, géobiologie), afin de mieux comprendre le rôle des organismes vivants (micro-organismes, plantes) sur le fonctionnement de la zone critique (par exemple leur rôle dans les interactions fluides-roches dont l’altération des minéraux, l’érosion). Ce profil serait principalement rattaché à l’équipe de Géomicrobiologie (Geomic), en étroite collaboration avec d’autres équipes de l’IPGP.
[2] Éco-dynamique des paysages. Les êtres vivants jouent un rôle important sur la morphologie de la zone critique, par exemple via la stabilisation des berges et des versants, ou via la mise en mouvement de matériaux par bioturbation. La personne recrutée devra être capable d’intégrer la dynamique des êtres vivants (de l’échelle de l’individu à celle de l’écosystème) à celle des paysages, grâce à des outils aussi variés que la modélisation analogique et numérique, les mesures de terrain, la télédétection aéroportée (drones) ou spatiale, en passant par les analyses chimiques de laboratoire. Elle pourra ainsi établir un lien entre les biogéochimistes de la zone critique et les géomorphologues qui travaillent sur le transport en rivières ou sur l’érosion des bassins versants.
[3] Bio-hydrologie. Le transport de l’eau dans la zone critique se fait via des milieux poreux ou fracturés, ou en rivière. Ces environnements sont colonisés par des organismes vivants, dont l’activité biologique influe sur le transport de l’eau, et réciproquement. La personne recrutée devra avoir une formation en hydrologie quantitative, mais elle devra aussi être capable d’intégrer les processus biologiques dans les modèles et dans l’interprétation de données d’écoulement. Elle devra notamment interagir avec les équipes de l’IPGP impliquées sur les thématiques de recherche suivantes : réactivité géochimique des surfaces, géophysique de subsurface, dynamique des fluides et systèmes hydrothermaux.
Le ou la candidat(e) doit être francophone et la date limite de dépôt des candidatures sur Galaxie est le 6 mars 2018.
Pour plus d’informations : http://www.ipgp.fr/fr/mdc-biogeosciences-appliquees-a-letude-de-zone-critique