Dans ce projet (thèse de Leslie Mauchamp), nous avons étudié la réponse des communautés végétales prairiales du massif jurassien aux modes de gestion agricoles pratiqués dans cette région où la production fromagère (AOP Comté notamment) est un secteur économique majeur.
L’étude synchronique de la composition floristique et des pratiques agricoles sur les mêmes surfaces prairiales révèle que les facettes taxonomique, phylogénétique et fonctionnelle présentent des réponses similaires avec des valeurs plus élevées dans les pâturages par rapport aux prairies à gestion mixte fauche-pâturage. En particulier, ce sont le nombre de coupes annuelles et les quantités d’azote (issues des engrais industriels) qui engendrent les effets les plus marqués sur les communautés végétales.
La comparaison d’un ensemble de relevés entre les années 1990 et aujourd’hui a révélé d’importants changements de la composition floristique. Les communautés actuelles présentent des tolérances à la défoliation et à la fertilité plus importantes, et sont également moins diversifiées (facettes phylogénétique et fonctionnelle). Les changements les plus marqués concernent les relevés anciens qui présentent de faibles valeurs pastorales, un faible recouvrement de graminées, une tolérance réduite à la défoliation et un important recouvrement des espèces tolérantes au stress.