Sociétés et environnements du passé : trajectoires
Animateur du thème : Carole BÉGEOT, Joseph GAUTHIER, Matthieu LE BAILLY
1. Présentation générale du Thème – Problématique générale
Le thème SOPAST embrasse des recherches qui s’inscrivent dans une démarche archéo-écologique et qui visent à comprendre comment les êtres humains ont vécu dans le passé, comment ils ont transformé, par leurs actions directes ou indirectes, les écosystèmes et comment les changements environnementaux, naturels ou anthropiques, ont impacté le fonctionnement des sociétés. Il s’agit ainsi d’appréhender par des approches pluridisciplinaires relevant des sciences historiques, archéologiques, géographiques, géologiques et écologiques, la structure et la dynamique des socio-écosystèmes perçus comme des systèmes complexes impliquant et imbriquant des composantes biophysiques (biodiversité / biotope-climat) et sociétales (organisation sociale, spatiale, économique, politique, crises environnementale, politique, économique religieuse, culturelle et militaire majeures). Les trajectoires de ces milieux anthropisés seront observées sur la longue durée, depuis le Paléolithique jusqu’à nos jours. Les connaissances qui en découlent n’en restent pas moins fortement ancrées dans le présent car elles viennent nourrir les interrogations actuelles sur l’adaptation et la résilience des sociétés face aux aléas environnementaux et aux crises sanitaires, ou encore face aux conflits politiques et aux crises socio-économiques et humanitaires qu’ils entraînent. Il s’agira ainsi d’interroger certains paradigmes selon lesquels, par exemple, le développement des sociétés serait toujours néfaste à l’équilibre des écosystèmes, qu’il engendrerait forcément une érosion de la biodiversité, que les changements environnementaux, qu’ils soient brutaux ou progressifs, s’accompagneraient systématiquement de mutations politiques, économiques, sociales ou culturelles et de dynamiques territoriales, ou qu’ils seraient le moteur d’évolutions techniques majeures. La question des enjeux représentés par le contrôle des ressources et la manière dont les sociétés s’organisent pour les obtenir font également partie intégrante des problématiques passées comme actuelles.
2. Structuration et projet scientifique à 5 ans
Le thème SOPAST est structuré selon quatre axes de recherche : Axe 1 : Territoires et sociétés du passé, Axe 2 : Environnements des sociétés du passé, Axe 3 : Exploitation des ressources naturelles, Axe 4 : Archéologie et histoire des risques.
3. Approches : outils et méthodes
Les recherches menées au sein du Thème SOPAST s’appuient sur de nombreuses compétences thématiques qui reposent sur une production importante de données primaires du terrain au laboratoire. Le soutien technique de la plateforme PEA²t offre un cadre technologique précieux pour l’acquisition et le traitement de ces données. Les données produites seront, référencées, décrites et ouvertes via le portail de l’Atelier de la donnée dat@UBFC.
4. Objets, terrains d’étude, collaborations
Le thème SOPAST se focalisera pour partie sur l’étude de milieux contraignants voire hypercontraignants pour l’installation et le développement des populations humaines et pour lesquels le laboratoire possède une solide expertise et une reconnaissance internationale. Il s’agit notamment des zones de moyenne montagne (principalement Jura , Vosges, Morvan et ailleurs dans le Massif central) et des plaines alluviales des milieux tempérés, de la zone méditerranéenne adriatiques dont les milieux insulaires et de la zone arctique et boréale. Particulièrement sensibles aux perturbations, ces milieux sont pertinents pour documenter à la fois l’adaptation des sociétés face aux contraintes environnementales, et pour comprendre comment les activités humaines ont pu modifier les composantes écosystémiques de ces milieux et éventuellement altérer leurs capacités de résilience. Par ailleurs le laboratoire est historiquement impliqué à la connaissance et à la sauvegarde du patrimoine archéologique régional du Centre-Est de la France (Franche-Comté, Bourgogne et régions limitrophes) dans le cadre de fouilles préventives ou programmées en partenariat avec le SRA, l’INRAP et d’autre opérateurs comme le CEM Auxerre par exemple, et avec pour collaborateur privilégié le laboratoire ARTEHISau sein de programmes labellisés.