Jeudi 20 Février, 11H00, salle -107M
Sous-plaquage tectonique le long des marges actives : un voyage depuis l’interface de subduction vers la surface
Les zones de subduction sont le lieu d’importants transferts de masse, incluant l’accrétion à la base du domaine d’avant-arc d’écailles tectoniques d’affinité océanique et/ou continentale. Malgré de récents efforts, les relations entre ce processus de sous-plaquage et les propriétés frictionnelles de l’interface de subduction restent mal comprises, de même que les conséquences en termes de déformation crustale et réponse topographique. En combinant observations de terrain et modélisation numérique, nous tentons d’apporter de nouvelles contraintes sur la dynamique du sous-plaquage tectonique, et ceci pour différentes échelles de temps.
L’étude de réseaux de pseudotachylytes au sein de l’unité de la Dent Blanche (Alpes du nord-ouest) accrétée au cours de la subduction alpine, démontre ainsi que certains épisodes de sous-plaquage sont caractérisés par des évènements sismiques qui peuvent être enregistrés instrumentalement. En parallèle, des modèles thermomécaniques de subduction, incluant les processus de (dé)hydratation et transport des fluides, apportent de nouvelles contraintes quant à la dynamique de formation, préservation et destruction d’écailles tectoniques à la base du domaine d’avant-arc. Nos résultats montrent ainsi qu’une augmentation, même mineure (<10 MPa), des contraintes effectives le long de l’interface de subduction est suffisante pour déclencher l’écaillage. La succession d’épisodes d’accrétion sur plusieurs dizaines de millions d’années permet alors la création d’un duplex en base de croûte qui soutient une topographie côtière élevée. Celle-ci se forme progressivement, cadencée par une série de cycles de soulèvement/subsidence qui caractérisent chaque évènement de sous-plaquage.
Ces nouvelles contraintes apportent des clés afin de mieux identifier ces épisodes d’accrétion basale le long des marges actives à travers le monde.