Contribution potentielle des tourbières françaises à la réduction des émissions de gaz à effet de serre
par Daniel Gilbert
Les tourbières sont des zones humides qui ont accumulé des stocks considérables de matière organique (environ 700 tonnes de carbone accumulées par hectare et par mètre de profondeur). Cependant, le drainage de ces écosystèmes entraîne l’émission dans l’atmosphère de 5 à 30 tonnes par hectare et par an. Pour limiter ces émissions, il est possible de restaurer les tourbières françaises qui représenteraient seulement 0,2 % de la surface mais contiendraient 5 % du carbone des sols métropolitains. L’objectif est de (1) à établir un modèle micro-économique de contrôle optimal, calibrée sur les données réelles (coûts à la tonne eqCO2 évitée) permettant de définir une fonction de profit basés sur la différence entre les coûts (administratif, travaux de restauration, suivi des émissions, coûts d’opportunité) et les revenus (liés à la quantité d’émissions de C évitée), (2) à mettre en place un modèle économique pour inciter les acteurs à restaurer des tourbières, (3) à recueillir les informations nécessaires permettant d’établir les priorités de restauration pour les décideurs (où intervenir, à quels coûts et pour quels gains en termes de carbone non-émis ?)
Résumé de la thèse :
La limitation des émissions de carbone issues des tourbières perturbées est un enjeu majeur pour atteindre l’objectif national de neutralité carbone fixé à 2050. Il n’existe néanmoins aucun inventaire permettant de déterminer quelles sont les tourbières françaises les plus émettrices en carbone et donc à restaurer en priorité. Dans ce contexte, l’objectif de la thèse est de construire un outil d’aide à la priorisation à destination des décisionnaires et gestionnaires, comprenant l’état écologique, les stocks de tourbe et de carbone et le statut foncier des tourbières françaises.