Abdou Malik Da Silva soutiendra sa thèse de Sciences à 9h le jeudi 16 décembre, dans le bâtiment Bio-Innovation à côté du CHU de Besançon (4 rue Charles Bried, 25000 Besançon) sur le site des Hauts-du-Chazal.
Son sujet porte sur l’étude du rôle des hôtes définitifs impliqués dans la contamination environnementale par Echinococcus multilocularis en zone d’endémie.
Le nombre de personnes présentes devant être limité, la soutenance sera retransmise en visio. Pour obtenir le lien, n’hésitez pas à vous inscrire (abdou_malik.da_silva chez univ-fcomte.fr).
Composition du jury
Raoul Francis, Professeur des universités, Université Bourgogne Franche-Comté, Examinateur
Gottstein Bruno, Professeur, Université de Berne, Rapporteur
Berry Antoine, PU-PH, Université de Toulouse III, Rapporteur
Hayette Marie-Pierre, Professeure, Université de Liège, Examinatrice
Umhang Gérald, Chargé de recherche, ANSES/LRFS/LNR Echinococcus spp., Examinateur
Bart Jean-Mathieu, Chargé de recherche, IRD/UMR INTERTRYP, Examinateur
Millon Laurence, PU-PH, Université Bourgogne Franche-Comté, Directrice de thèse
Knapp Jenny, Chargée de recherche, Université Bourgogne Franche-Comté, Codirectrice de thèse
Résumé
L’échinococcose alvéolaire demeure une zoonose en expansion malgré l’amélioration des mesures sanitaires, le changement des habitudes alimentaires et la diminution des populations des catégories socio-économiques les plus à risque. La contamination de l’environnement par Echinococcus multilocularis, le parasite responsable de cette zoonose, et le risque d’infection pour l’homme dépendent de la distribution des fèces des carnivores hôtes définitifs du parasite. Cette étude visait à caractériser la contribution des renards, chiens et chats dans la contamination environnementale par E. multilocularis en zone d’endémie. La présence des œufs d’E. multilocularis a été confirmée plus significativement dans les fèces de renards. De plus, nos travaux ont démontré une hétérogénéité spatiale locale du risque d’exposition aux œufs d’E. multilocularis via les fèces de renards, ce qui représente un paramètre clé dans la transmission locale du parasite. Par ailleurs, l’étude de la contamination des sols de potagers par E. multilocularis laisse penser que les œufs du parasite pouvaient persister pendant au moins une année après la disparition des fèces porteuses du parasite. La contribution individuelle des renards dans la contamination de l’environnement par E. multilocularis a été explorée par l’identification de leurs fèces par génotypage à l’aide de marqueurs microsatellites. Parmi les renards infestés, nous avons mis en évidence quelques individus (35%) ayant déposé la majorité des fèces testées positives pour E. multilocularis (60%). Enfin, l’identification des profils génétiques EmsB des œufs d’E. multilocularis isolés des fèces des hôtes suggère une transmission du parasite des renards, alors considérés comme un réservoir local du parasite, vers les chiens et chats via la prédation d’une même population locale de rongeurs. L’ensemble du travail démontre le rôle majeur du cycle sylvatique entretenu par les renards dans le maintien du cycle synanthropique du parasite. Il semble alors que les mesures de contrôle d’abondance d’E. multilocularis sur le terrain doivent nécessairement couvrir le territoire des renards super-propagateurs du parasite pour espérer interrompre le cycle local du parasite.