Un article d’opinion sur le concept en vogue de One Health/Ecohealth, rédigé à la suite des Journées de prospectives 2017 du CNRS, vient d’être accepté dans Frontiers in Veterinary Sciences.
Deux chercheurs de Chrono-environnement ont été des contributeurs importants, Clémentine Fritsch et Patrick Giraudoux. Leurs travaux en écologie du paysage et en ecohealth (notamment sur l’écologie de l’échinococcose alvéolaire et l’écotoxicologie) ont servi de base à un certain nombre de sections et d’illustrations.
The One Health concept : 10 years old and a long road ahead
Résumé
Au cours des dernières décennies, une augmentation significative de la circulation des agents infectieux a été observée. Avec la propagation et l’émergence d’épizooties, de zoonoses et d’épidémies, les risques de pandémies sont devenus de plus en plus critiques. La santé humaine et animale a également été menacée par la résistance aux antimicrobiens, la pollution de l’environnement et le développement de maladies multifactorielles et chroniques. Cela a mis en évidence la mondialisation croissante des risques pour la santé et l’importance de l’interface homme-animal-écosystème dans l’évolution et l’émergence des pathogènes. Une meilleure connaissance des causes et des conséquences de certaines activités humaines, modes de vie et comportements dans les écosystèmes est cruciale pour une interprétation rigoureuse de la dynamique des maladies et pour orienter les politiques publiques.
En tant que bien global, la sécurité sanitaire doit être comprise à l’échelle mondiale et dans une perspective globale et transversale intégrant la santé humaine, la santé animale, la santé des plantes, la santé des écosystèmes et la biodiversité.
Dans cet article, nous discutons à quel point il est crucial de considérer les sciences écologiques, évolutives et environnementales pour comprendre l’émergence et la réémergence des maladies infectieuses et faire face aux défis de la résistance aux antimicrobiens. Nous discutons également de l’application du concept « One Health » aux maladies chroniques non transmissibles liées à l’exposition à des stress multiples, y compris le stress toxique, et aux nouveaux modes de vie. Enfin, nous dressons une liste d’obstacles à supprimer et les ambitions que nous devons nourrir pour l’application effective du concept « One Health ». Nous concluons que le succès de ce concept One Health exige maintenant de faire tomber les barrières interdisciplinaires qui séparent encore la médecine humaine et vétérinaire des sciences écologiques, évolutives et environnementales. Le développement d’approches intégratives devrait être favorisé en reliant l’étude des facteurs qui sous-tendent les réponses au stress à leurs conséquences sur le fonctionnement et l’évolution des écosystèmes.