Élia Roulé a le plaisir de vous convier à sa soutenance de thèse intitulée Chasseurs et agriculteurs du Groenland : un millénaire d’interactions sociétés-environnement. Celle-ci a été réalisée sous la direction d’Émilie Gauthier (UMLP) et de Dominique Marguerie (EcoBio Rennes). La soutenance aura lieu le jeudi 26 juin 2025, à 15h, dans l’amphithéâtre du bâtiment UBFC, situé au 32 avenue de l’Observatoire, 25000 Besançon.
Possibilité de suivre la soutenance en visioconférence avec un contact au préalable (elia.roule@univ-fcomte.fr).
Composition du jury
Bhiry Najat, Professeure, Université Laval, Centre d’Etudes Nordiques, Québec / Rapportrice
Messager Erwan, Chargé de Recherches HDR, Université Savoie Mont-Blanc, Laboratoire EDYTEM / Rapporteur
Mouralis Damase, Professeur HDR, Université de Rouen Normandie, Laboratoire IDEES Rouen / Examinateur
Ledger Paul, Assistant professeur, Memorial University of Newfoundland, St. John’s / Examinateur
Peros Matthew, Professeur, University Bishop’s, Sherbrook / Examinateur
Le Bailly Matthieu, Professeur HDR, Université Marie et Louis Pasteur Besançon / Examinateur
Gauthier Emilie, Professeure, Université Marie et Louis Pasteur Besançon / Directrice de thèse
Marguerie Dominique, Directeur de Recherches CNRS, EcoBio Rennes / Codirecteur de thèse
Résumé
Les milieux arctiques et subarctiques, soumis à des conditions climatiques extrêmes et à une forte sensibilité écologique, constituent un observatoire privilégié des relations à long terme entre sociétés et environnements. Cette thèse de paléoécologie et d’archéologie examine les empreintes environnementales des populations norroises et inuites au dernier millénaire, au Groenland, au Labrador, à Terre-Neuve et à Saint-Pierre-et-Miquelon. Une approche multiproxy (pollen, MNP, micro-charbons, parasites) permet de reconstituer les dynamiques écologiques et les stratégies d’adaptation humaine. Les séquences sédimentaires issues de tourbières et de lacs proches de sites archéologiques comparent deux modèles d’occupation : les Norrois, agriculteurs-chasseurs sédentaires (Xe–XVe s.), et les Inuit, chasseurs-pêcheurs semi-nomades (depuis le XIVe s.). Au Groenland, les résultats des analyses menées près de deux établissements norrois révèlent des feux et montrent des activités humaines ayant eu des impacts assez différents sur l’environnement, avec des activités agropastorales très visibles dans l’Eastern settlement et un impact plus modéré dans le Western settlement. Au Canada, à Terre-Neuve, nos résultats pour le site norrois de l’Anse aux Meadows suggèrent une ouverture du paysage vers 1000 CE mais sans traces évidentes d’élevage. À Nain au Labrador, les occupations saisonnières révèlent une possible gestion des zones humides, des feux modérés ainsi que la présence de caribous et de chiens. À Saint-Pierre-et-Miquelon, la dynamique végétale est façonnée par la micro-topographie, le climat, les incendies et les herbivores sans que puisse être enregistré de réels impacts anthropiques. Les reconstructions climatiques intègrent la méthode des analogues modernes, renforcée sur des sites peu anthropisés. Cette thèse met en lumière la diversité des trajectoires socio-écologiques et l’intérêt d’une approche paléoécologique intégrée.