Or, un groupe de chercheurs, écologues, médecins, vétérinaires, anthropologues, dont plusieurs membres du CoVARS, défendent l’idée d’une redéfinition du concept de santé humaine par l’OMS dans un article récemment publié par The Lancet. L’un des auteurs, Patrick Giraudoux, professeur émérite d’écologie à l’Université Marie et Louis Pasteur, mais également membre de l’Académie vétérinaire de France, a participé durant trois ans à l’élaboration du rapport Nexus de l’IPBES sorti en décembre 2024.
La santé humaine ne peut plus être considérée isolément.
Les auteurs de ce plaidoyer soutiennent que la redéfinition de la santé humaine par l’OMS contribuerait à garantir que les interdépendances entre santé, climat et biodiversité soient prises en compte dans la prise de décision, y compris et a fortiori, à travers les systèmes alimentaires, aux niveaux local, régional, national et international. Il s’agirait de développer une prévention systémique, intégrative, prenant en compte les conclusions du rapport NEXUS, préservant alors les écosystèmes et la biodiversité, et soulageant en conséquence une médecine de réparation dont les coûts croissants de tous ordres sont de plus en plus insoutenables. Le financement et l’existence même de l’OMS sont remis en cause par le désengagement des USA, avec des conséquences dramatiques sur la santé mondiale. L’OMS devrait saisir cette occasion de montrer sa capacité à évoluer avec le contexte international, à fonder ses recommandations et ses politiques sur des données scientifiques actualisées et à promouvoir le multilatéralisme et les valeurs qui y sont associées. Une redéfinition de la santé humaine pourrait être un levier de sa réinvention.
T. Lefrançois, J.-L. Angot, B. Autran, S. A Bukachi, E. Claverie de Saint-Martin, P. Giraudoux, E. Lefrançois, B. Lina, K. Thi Hai Oanh, D. O Obura, J.-F. Delfraissy, A new definition of human health is needed to better implement One Health, The Lancet, 2025.