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Chimistes au service de la santé, rencontre avec Stéphane ROUX et Rana BAZZI

24 mai 2024 | Actualités, PATHOGENES, POLLUTION

Stéphane ROUX et Rana BAZZI ont rejoint le laboratoire en janvier 2024. Rencontre croisée avec un couple d’enseignants-chercheurs qui jonglent avec les nanoparticules.

Labo – quelle est votre discipline de recherche ?
Stéphane Roux (SR) – La chimie et plus précisément la synthèse de nanoparticules multifonctionnelles essentiellement pour des applications médicales

Une phrase pour expliquer votre métier
Je participe au développement de médicaments à base de nanoparticules, notamment dans le cadre du traitement des cancers.

D’où venez-vous ? Quel est votre parcours professionnel ?
Après mes études (lycée, université) à Besançon, j’ai obtenu le grade de Docteur en chimie-physique de l’université de Franche-Comté en novembre 2000. J’ai ensuite occupé un poste d’ATER avant de rejoindre en septembre 2001 l’Unité de physique et de chimie des hauts polymères à l’université Catholique de Louvain (à Louvain-la-Neuve, Belgique). Parmi les trois possibilités qui m’avaient été offertes, j’ai choisi de rejoindre en 2002 l’université Claude Bernard Lyon1 en qualité de maître de conférences. J’ai travaillé sept ans dans l’équipe du Pr Olivier TILLEMENT. Nos travaux sur la synthèse de nanoparticules multifonctionnelles (à base de terre rare et d’or) ont conduit à la conception de nanoparticules pour le traitement de tumeurs solides par radiothérapie. L’une d’entre elles est en cours d’évaluation dans le cadre de plusieurs essais cliniques (phases 1 et 2). En 2009, je suis revenu à l’université de Franche-Comté pour occuper un poste de professeur des universités. De 2009 à 2023 j’ai animé un groupe sur la conception de nanoparticules multifonctionnelles pour la thérapie guidée par imagerie. Depuis le 1er janvier 2024, je suis membre du Laboratoire Chrono-environnement.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût de la recherche ?
Mon stage de laboratoire en Licence (équivalent de L3) alors que je me destinais à devenir instituteur.

Quelques dates :
2000 :
soutenance de thèse à l’université de Franche-Comté
2001-2002 : ½ poste d’ATER à l’université de Franche-Comté
2001-2002 : séjour post-doctoral à l’université Catholique de Louvain (Belgique)
2002-2009 : maître de conférences à l’université Claude Bernard Lyon1
Depuis 2009 : professeur à l’université de Franche-Comté

Labo – Quelle est votre discipline de recherche ?
Rana Bazzi (RB) – La chimie et plus précisément la synthèse de nanoparticules multifonctionnelles.

Une phrase pour expliquer votre métier
Comme tous les enseignants chercheurs, notre métier est bivalent. Pour la partie recherche, je participe au développement et à l’assemblage contrôlé de nanoparticules multifonctionnelles, et à leur application dans le domaine médical (imagerie et thérapie). Pour la partie enseignement, je participe à la formation des étudiants de différentes disciplines (chimie, biologie, géologie) et à différents niveaux (Licence et Master). Depuis septembre 2017, je suis une des responsables pédagogiques du STARTER Sciences Fondamentales et Appliquées.

D’où venez-vous ? Quel est votre parcours professionnel ?
Après mes études (lycée, université) au Liban, je suis arrivée en France en 2000 pour suivre un DEA de chimie inorganique à l’Université Claude Bernard-Lyon 1 (UCBL – Lyon 1). Ma thèse portait sur la synthèse et la caractérisation physico-chimique de nanoparticules d’oxyde de lanthanide luminescentes, j’ai obtenu le grade de Docteur en chimie en décembre 2004, j’ai poursuivi par deux contrats, ingénieur de recherche au CEA Grenoble de 14 mois, suivi par un postdoctorat à l’UCBL de 18 mois. Parmi les trois possibilités qui m’avaient été offertes, j’ai choisi de rejoindre en 2007 l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6) en qualité de Maîtresse de Conférences où je suis restée quatre ans. En 2011, suite à une mutation, j’ai rejoint l’équipe Nanoparticules de l’institut UTINAM qui développait des nanoparticules d’or pour des applications en thérapie personnalisée guidée par imagerie. Mon intégration au sein de l’équipe a impliqué un élargissement de mes activités de recherche à la synthèse et la caractérisation des nanoparticules métalliques et l’assemblage contrôlé de différentes nanoparticules synthétisées. Depuis janvier 2024, je suis membre du Laboratoire Chrono-environnement.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût de la recherche ? Un exceptionnel et véritable coup de chance : mon stage de DEA sous la direction du Pr Olivier Tillement.

Quelques dates
Octobre 2000 : DEA de Chimie Inorganique
2004 : soutenance de thèse à l’UCBL – Lyon 1
2005-2006 : séjour post-doctoral au CEA Grenoble
2006-2007 : séjour post-doctoral à l’UCBL – Lyon 1
2007-2011 : MCF à l’UPMC – Paris 6
2011 : arrivée à Besançon
2024 : nouveau membre de Chrono-environnement


Labo – Quelles sont vos activités de recherche ?
SR et RB – Nos activités de recherche sont centrées sur le développement de nanoparticules multifonctionnelles pour des applications médicales.

Quel est/quels sont les intérêts de cette recherche ?
Proposer des solutions thérapeutiques innovantes à des situations très sérieuses pour lesquelles les traitements sont malheureusement inefficaces.

Quelles sont vos perspectives de recherche ?
Nous travaillons dans plusieurs directions mais le point commun réside dans le développement de nanoparticules combinant différentes modalités d’imagerie médicale et une activité thérapeutique télécommandée pour le traitement de cancers (en particulier les cancers cérébraux) et de l’athérosclérose. Nous concentrons nos efforts pour qu’à moyen terme (5-6 ans) au moins une des formulations soit évaluée dans le cadre d’essais cliniques. Pour accompagner ce développement qui demande des financements que la recherche publique ne peut malheureusement pas allouer (> 10 M€), une start up est en cours de création avec le but et l’espoir de développer un traitement efficace pour les glioblastomes. Ce traitement reposerait sur des nanoparticules qui sont en cours de développement dans le cadre d’une collaboration établie depuis environ 10 ans avec Arnaud Béduneau (Laboratoire PEPITE puis RIGHT).

Vers quelle thématique du labo Chrono-environnement vous rapprochez-vous ?
Pour le moment nous comptons rejoindre la thématique Pollution sachant que la thématique Pathogènes nous intéresse également beaucoup.

Avez-vous déjà identifié des collaborations ?
Des collaborations sont déjà en cours avec Michel FROMM (réflexion autour de l’interaction rayonnement-nanoparticules dans le cadre de la radiothérapie, projet obtenu avec des collègues japonais du HIMAC (Chiba)), Régine GSCHWIND (développement de dosimètres innovants à base de nanoparticules dans le cadre des activités médicales autour de la radiothérapie). Nous sommes en contact avec Christophe RAMSEYER pour concrétiser une collaboration centrée sur l’étude de la couronne de protéines qui se forme autour de nanoparticules en milieu biologique et avec Grégorio CRINI pour participer à la mise au point de nouvelles méthodes de purification d’effluents en modifiant les systèmes de filtration avec des nanoparticules. Nous souhaitons également nous investir dans des travaux consacrés à l’impact environnemental des nanoparticules. En effet, si les nanoparticules possèdent un potentiel prometteur pour développer de nouveaux traitements et de nouveaux matériaux aux propriétés inégalées, leur dissémination incontrôlée représente cependant un danger qu’il est nécessaire d’anticiper pour pouvoir exploiter le potentiel de ces objets (ou pas s’il s’avère que les risques sont supérieurs aux bénéfices).

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